Ende
Gelände
2020


stop au charbon. protéger le climat!

Fighting the Crisis since 2015! – FR

Compte-rendu de l’action Ende Gelände 2020

Le mouvement pour la justice climatique est de retour avec un signal fort: le dernier week-end de septembre 2020, 3000 activistes ont réussi à bloquer les infrastructures charbonnières et gazières dans toute la Rhénanie. Aux côtés de Fridays for Future et de Tous les villages vivront, nous avons montré que nous ne nous laisserons pas arrêter. La lutte contre la crise climatique se poursuit – non pas malgré mais justement en raison du coronavirus. En effet, pour la crise climatique comme pour celle du corona: pendant que des entreprises reçoivent des milliards en cadeau et continuent d’exploiter hommes et planète sans être inquiétés, les coûts retombent sur celles et ceux qui sont les plus démunis. C’est compter sans nous, comme nous l’avons montré avec le week-end d’action. Nous restons désobéissant.e.s. Pour la justice climatique dans le monde – stoppons le charbon, sauvons les villages, abandonnons le capitalisme!

Cette année 2020 a été complètement différente des autres: au début de l’année, nous avons décidé de mener, autour du 26 septembre, une action de masse en Rhénanie à proximité des villages menacés. Cependant, au lieu de pouvoir nous lancer dans les préparatifs comme d’habitude, nous avons été surpris.e.s par la pandémie de coronavirus et mis.es face à de nouveaux défis. La préparation de l’action avec assez de distanciation sociale, c’est-à-dire en ligne, était, d’une certaine manière, un nouveau monde pour nous et a pris du temps. La loi sur la sortie du charbon – un laissez-passer pour 18 années supplémentaires de destruction du climat – nous a fait retrouver notre ancienne énergie. Une rage a éclaté, qui a donné lieu à de nombreuses actions en petits groupes et a été, pour beaucoup, le signal de départ de l’organisation de l’action de masse.

Afin de pourvoir mener une action de masse pendant le corona, nous avons dû faire beaucoup de choses différemment. Il y a donc eu 10 stations de base , 14 mini-fingers et un vaste concept d’hygiène . Néanmoins, des doutes ont subsisté jusqu’à peu de temps avant l’action – “une action dans les conditions du coronavirus est-elle défendable?” et “est-ce qu’on va réussir à supporter la charge organisationnelle supplémentaire ?” En fin de compte, nous avons décidé de continuer – et sommes entré.e.s en action avec succès au petit matin du 26 septembre.

L’action a été confrontée à une répression (désolé, lien exclusivement en allemand) comme Ende Gelände ne l’avait encore jamais vécue (et nous pensions être habitué.e.s à pas mal de choses). La police a essayé d’empêcher l’action par tous les moyens. La liberté de réunion a été massivement entravée: les participant.e.s n’ont pas été autorisé.e.s à se rendre aux vigiles, la manif’ de Fridays for Future n’a pas eu le droit d’emprunter le trajet prévu et les trains ne se sont pas arrêtés en gare, de manière à ce que les activistes ne puissent ni monter ni descendre. La police a exigé les noms réels de tous les activistes et a été à un cheveu d’évacuer la station de base d’Aix-la-Chapelle. Elle a lâché des chiens sans muselière sur les activistes et des militant.e.s ont été blessé.e.s par des chevaux de police, du spray au poivre et des matraques. Le finger olive a été violemment chassé du train et plusieurs fingers ont été emmenés à plus de 100 km du bassin minier, parfois à des gares abandonnées. La liberté de la presse a été massivement entravée et des incidents sexistes et racistes se sont produits en garde à vue.

Mais malgré l’utilisation par la police de toutes ces méthodes illégales et violentes, elle n’a pas pu nous empêcher de bloquer avec succès les infrastructures charbonnières et gazières. 14 mini-fingers étaient dispersés entre Bonn, Aix-la-Chapelle, Mönchengladbach et Düsseldorf pendant le week-end d’action. Le porte-parole de la police a décrit la situation comme étant “complexe”. Pour un peu plus de clarté, voici un résumé de l’action de tous les fingers.

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Le finger Pourpre est parti tôt le matin en train depuis Cologne. En chemin, le train n’a pas marqué d’arrêt en gare du parc industriel de Dormagen. De toute évidence, la police n’était pas au courant de la destination réelle du finger. Celui-ci a d’abord été nassé dans le port de Düsseldorf mais a pu ensuite continuer sa route jusqu’aux portes de la centrale à gaz de Lausward. Le finger en a bloqué la route d’accès pendant plusieurs heures, avant de traverser Cologne avec une manif’ résolue contre la criminalisation du mouvement pour la justice climatique.

Après l’annulation, sur instruction de la police, de plusieurs trains, le finger Bronze s’est mis en route vers la centrale à charbon de Weißweiler, mais a été nassé à 1 km du but. À la suite d’une nouvelle tentative infructueuse, le finger a décidé de retourner à Aix-la-Chapelle pour y accueillir le finger vert.

Le finger Vert n’a d’abord pas été autorisé à entrer en gare d’Aix-la-Chapelle, ensuite l’accès à la vigile du point de Skywalk près de la mine de Garzweiler lui a été refusé. Avec un détour par Rheydt et une forte présence policière dans le train, Vert est arrivé plus tard à la mine d’Inden. Juste avant d’atteindre la mine, le finger a été nassé et est retourné à Aix-la-Chapelle après plusieurs heures. La police a été violente et a arrêté deux personnes sur le chemin du retour. Le finger Vert a été accueilli à Aix-la-Chapelle par Bronze et les deux fingers sont partis en manif’ spontanée pour aller chercher les détenu.e.s en garde à vue.

Le finger Paillette a surgi d’un coup le matin à la centrale de Weißweiler et a bloqué avec succès l’entrepôt de charbon. Après s’être fait évacuer par la police, le finger a été emmené en garde à vue puis libéré.

Après plusieurs heures de voyage, le finger Olive voulait changer de train en gare de Cologne-Ehrenfeld mais leur train n’a pas été autorisé à continuer sa route. Au lieu de cela, les activistes ont été violemment traîné.e.s hors du train par la police et retenu.e.s plusieurs heures. Tout cela a provoqué une interruption du trafic ferroviaire. Les activistes ont ensuite été conduit.es à Siegen en bus et, de là, ont dû retourner à leur station de base.

Les fingers Lila et Bleu a décidé spontanément de se lancer ensemble dans l’action. Le finger est parti de Cologne tôt le matin avec le train en direction de Garzweiler. À l’aube et après plusieurs affrontements avec la police, le finger a atteint son but: les activistes ont pénétré dans la partie sud-est de la mine et immobilisé les convoyeurs toute la journée. Le finger a été nassé après des répressions contre la presse et l’utilisation de matraques ainsi que de spray au poivre contre les activistes. Quelques militant.e.s ont été emmené.e.s en garde à vue. Le reste du finger a été conduit par la police à Olpe, à plus de 100km, d’où le retour à Cologne leur a pris plusieurs heures.

Le finger Argenté était celui des internationaux. Un contrôle des billets a eu lieu sur le chemin vers Cologne mais le finger a pu poursuivre sa route. Comme Cologne-Ehrenfeld était fermée par la police (occupée à chasser violemment le finger Olive du train), le finger Argenté s’est rendu via Düsseldorf à proximité du finger Lila-Bleu. Ne pouvant aller plus loin, le finger y est resté quelques heures jusqu’à ce que la police se retire. Le soir, le finger Argenté a occupé la voie de charbon nord-sud. Le finger a finalement été évacué et conduit en bus par la police à Xanten. Les trains ne roulant plus, le finger Argenté est rentré à Bonn le matin avec plusieurs bus d’Ende Gelände. Aucun finger n’a parcouru une telle distance et n’a été en route si longtemps.

Le finger Rose est descendu du train à Gusdorf sans se faire repérer et a marché dans la nuit jusqu’à l’a trémie de charbon de Garzweiler, que le finger a occupée avec succès. L’évacuation a duré toute la journée.

(Video bei Twitter: https://twitter.com/Ende__Gelaende/status/1309797054764462080 )

Le finger Multicolore s’est rendu en bus vers la mine à ciel ouvert de Hambach mais s’est fait nasser quelques centaines de mètres après être descendu du bus. Des chiens policiers sont violemment intervenus. Ensuite, le finger est reparti dans l’autre sens et a été détenu à Keyenberg sans avoir le droit d’aller aux toilettes. Ce n’est qu’après plusieurs heures que les bus ont pu rentrer à la station de base.

Le finger Doré a été empêché de partir en action dès leur station de base. Malgré des affrontements violents qui ont conduit à des blessé.es suite à l’action des chevaux de police et des fonctionnaires de police, la moitié du finger a atteint son but: l’auberge de Keyenberg. Les militant.e.s ont célébré la réouverture du lieu et y ont redonné vie, comme symbole contre l’expropriation et la destruction. Le bâtiment a été décoré et les pistes de bowling remises en service. Pendant tout ce temps, les habitant.e.s étaient dehors dans la rue pour aider – l’autre moitié du finger les a rejoint selon les possibilités. Le lendemain, le finger a pris la décision de clore l’occupation, a quitté ensemble l’auberge et est rentré au camp.

Le finger Orange a marché de Lützerath à Keyenberg et s’est fait nasser à 150 m de l’auberge. Des chevaux de police sont aussi intervenus ici. Avec cette manœuvre, le finger a attiré les forces de police loin du finger Doré, ce qui a permis à ce dernier d’atteindre l’auberge via des détours. Les fingers n’ont malheureusement pas pu se faire signe. Orange s’est retrouvé nassé illégalement pendant huit heures. Le soir la marche de retour sous la pluie a été longue et la station de base s’est retrouvée sous l’eau la nuit suivante …

Les Anti Kohle Kids (AKK – Kids Anti Charbon) ont rejoint la manifestation de Fridays for Future à Hochneukirch. Pendant que la manif’ était bloquée par la police, le finger a détalé sur un pont d’autoroute et à travers des champs. La police n’a pu les stopper que juste avant l’arrête nord de Garzweiler. Le finger est retourné à la gare avec une manif’ musicale et est ensuite rentré à sa station de base.

Les fingers Rouge Chili et Magenta ont marché ensemble jusqu’à la gare de Baal. Une fois arrivés, les fingers ont constaté que, sur les ordres de la police, les trains ne marqueraient pas l’arrêt dans cette gare ni les trois autres les plus proches. Les fingers ne pouvaient pas bouger. Sur le chemin du retour en direction de la station de base, Rouge Chili et Magenta ont couru jusqu’au chantier voisin du gazoduc ZEELINK, et l’ont bloqué avec succès à plusieurs endroits. Le soir venu, les fingers ont volontairement quitté le chantier et sont rentrés à leur station de base.

Avec cette action 2020 nous avons une fois de plus battu nos records: jamais encore il n’y avait eu autant de stations de base et de fingers, jamais la zone d’action n’avait été aussi vaste. Pour la première fois, un bâtiment a été occupé en solidarité avec Tous les villages vivront. Des infrastructures gazières ont été bloquées, Ende Gelände s’empare ainsi d’un autre sujet important. Tout cela n’a été possible que grâce aux centaines de personnes qui ont mis en place les stations de base, assuré la logistique pendant l’action, rédigé les communiqués de presse, pris en charge l’équipe légale, soigné les blessé.e.s, se sont occupées de la mobilisation, élaboré le concept d’hygiène, cuisiné et bien plus encore. Merci mille fois à vous! Un grand merci aussi aux milliers d’activistes qui nous ont fait confiance pour participer à cette action en toute sécurité malgré le coronavirus et fait en sorte que le but d’Ende Gelände devienne réalité – lutter ensemble dans la désobéissance civile pour la justice climatique!